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Fondation et fondateur
Fondation de l’Organisation des villes du patrimoine mondial – un regard historique
1972 : Adoption par l’UNESCO de la Convention du patrimoine mondial
C’est le 16 novembre 1972, que la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) adopte la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel (ci-après « Convention du patrimoine mondial »). C’est en vertu des dispositions de cette convention que le Comité intergouvernemental du patrimoine mondial de l’UNESCO inscrit à chaque année sur la Liste du patrimoine mondial des sites naturels ou culturels dont la candidature doit être soumise par un état membre signataire de ladite convention.
1991 : Premier Colloque international des villes du patrimoine mondial à Québec (Canada) et Déclaration de Québec
Avec la collaboration des gouvernements du Québec et du Canada, et sous les auspices de l’UNESCO, la Ville de Québec a tenu, du 30 juin au 4 juillet 1991, le Premier Colloque international des villes du patrimoine mondial. À l’issue de cette rencontre, les délégués des 41 villes représentées adoptaient la Déclaration de Québec dans laquelle est affirmée la volonté de constituer un réseau des villes du patrimoine mondial. Il s’agit ainsi en quelque sorte de la motion originelle de l’Organisation des villes du patrimoine mondial ou à tout le moins de son premier souffle. On met ainsi sur pied, un comité directeur provisoire pour assurer le suivi du colloque et signifier la réelle volonté de créer une organisation pour les villes du patrimoine mondial.
1993 : L’Organisation des villes du patrimoine mondial est fondée à Fès (Maroc)
Dans la foulée du Deuxième Colloque international des villes du patrimoine mondial, les délégués des 56 villes représentées se sont réunis, le 8 septembre 1993, en Assemblée générale constitutive et ont décidé de fonder l’Organisation des villes du patrimoine mondial (OVPM). On en précise alors, par l’adoption de statuts, la mission, les objectifs et les instances de cette organisation non gouvernementale internationale sans but lucratif. L’Assemblée générale constitutive souscrivit à la proposition du maire de Québec et président du Comité directeur provisoire, Jean-Paul L’Allier, d’établir le siège de l’Organisation à Québec. Les huit maires membres initiaux du Conseil d’administration ainsi que le secrétaire général sont également élus par l’Assemblée générale. Le secrétariat général de l’OPVM se trouve toujours dans la ville de Québec, au Canada.
Jean-Paul L’Allier
Fondateur de l’Organisation des villes du patrimoine mondial
Monsieur Jean-Paul L’Allier était diplômé en droit et en sciences politiques de l’Université de Montréal (BA 1959) et de l’Université d’Ottawa (LLL, 1962, DESD, 1963).
Avocat œuvrant en pratique privée à Ottawa et Hull, il a d’abord été professeur régulier à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa avant d’être maître de recherche au Centre africain de formation et de recherches administratives pour le développement, au Maroc, de 1964 à 1966.
Premier directeur de la coopération au ministère des Affaires culturelles du Québec de 1966 à 1968 et coordonnateur des visites des Chefs d’État pour le gouvernement du Québec à l’occasion de l’Exposition universelle de Montréal en 1967, il est nommé premier secrétaire général de l’Office franco-québécois pour la jeunesse en 1968. Jusqu’en 1970, il en a dirigé la mise sur pied avant d’en être le ministre responsable et président du conseil d’administration jusqu’en 1976.
Une politique au service de la culture et du patrimoine
Député de Deux-Montagnes à l’Assemblée nationale du Québec, il a été ministre du gouvernement Bourassa de 1970 à 1976 : ministre responsable de la Jeunesse, du Loisir et des Sports en 1970, ministre de la Fonction publique de 1970 à 1972, ministre des Communications de 1970 à 1975, ministre des Affaires culturelles en 1975, membre du Conseil du trésor en 1976 et membre du Comité de législation durant toute cette période. Il a été président du comité interministériel sur la qualité de la vie jusqu’à l’élection de 1976.
Il a été président du conseil d’administration du Grand Théâtre de Québec et président de la Fondation du Théâtre du Nouveau-Monde de Montréal à la fin des années 1970. Délégué général du Québec à Bruxelles de 1981 à 1984, il a agi comme Consul honoraire de Belgique à Québec de 1985 à 1988.
Québec – joyau du patrimoine mondial
Le 5 novembre 1989, Jean-Paul L’Allier est élu maire de la ville de Québec, poste qu’il occupera jusqu’en décembre 2005. Il a été président de la Communauté métropolitaine de Québec et membre du conseil d’administration de l’Union des municipalités du Québec, il a également été vice-président de l’Association internationale des maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones (AIMF) ainsi que président de l’Association internationale des maires des Grands Lacs et du Saint-Laurent.
Fondation de l’Organisation des villes du patrimoine mondial
C’est en 1991 que M. L’Allier fonde l’Organisation des villes du patrimoine mondial dont il occupera la présidence jusqu’en 1999. Née d’un désir de rayonnement, l’OPVM regroupe maintenant plus de 300 villes à travers le monde.
Retour vers le droit et l’enseignement
Fier d’une carrière politique bien remplie, Monsieur L’Allier retourne ensuite pratiquer le droit à titre d’avocat et de conseiller stratégique en développement des affaires chez Langlois Kronström Desjardins, un des principaux cabinets d’avocats au Québec.
Il se voit également accueilli à titre de professeur invité à l’Université Laval où il participera aux activités d’enseignement et de recherche de l’École supérieure d’aménagement du territoire et du développement régional, des départements de sciences politiques, de géographie ainsi que d’information et communication.
Monsieur L’Allier est décédé, à Québec, le 5 janvier 2016, à l’âge de 77 ans.
Reconnaissances
- Nommé Officier de la Légion d’Honneur par le Président de la République française, le 12 mai 1992.
- Récipiendaire du Prix Frederick Todd remis par l’Association des architectes paysagistes du Québec, en 1997.
- Premier récipiendaire du Prix Gérald-Dame décerné par le Regroupement des centres-villes et artères commerciales, en 2001.
- L’Université Montesquieu Bordeaux IV lui confère le grade de Docteur honoris causa en droit, le 3 octobre 2002.
- Reçu au grade de Commandeur de l’Ordre de la Pléiade, ordre de la Francophonie et du dialogue des cultures, le 11 mars 2003.
- L’Ordre des urbanistes du Québec lui remet le Prix Blanche Lemco Van Ginkel pour souligner son apport significatif au domaine de l’urbanisme au Québec, le 6 novembre 2003.
- Reçu au grade d’Officier de l’Ordre national du Québec, le 23 juin 2004.
- L’Ordre des architectes du Québec lui décerne le Prix Thomas-Baillairgé pour souligner sa contribution exceptionnelle à la promotion et à la conservation de la qualité du cadre de vie au Québec, le 10 juin 2005.
- Honoré du titre de Commandeur de l’Ordre de Léopold pour son rôle déterminant dans le développement des relations entre la Belgique et le Québec, le 26 septembre 2005.
- Élevé, à Paris, au grade de Commandeur de la Légion d’honneur par le Président de la République française pour marquer la reconnaissance de la France pour son action au service de l’amitié entre le Québec et la France et pour souligner sa contribution de tout premier plan au rayonnement de la langue française et au renforcement des échanges politiques, culturels et économiques entre Québec, le Québec et de nombreux partenaires français, le 7 octobre 2005.
- L’Université du Québec lui confère le grade de Docteur honoris causa pour le rôle important qu’il a joué dans la venue à Québec de l’Institut national de la recherche scientifique, le 16 mai 2006.
- L’Université d’Ottawa lui décerne l’Ordre du mérite de la Section de droit civil, le 6 septembre 2006.
- L’Organisation des villes du patrimoine mondial a créé en 2009 le Prix Jean-Paul L’Allier pour le patrimoine qui est remis tous les deux ans à une ville, membre de l’organisation, qui se distingue dans la conservation ou la gestion de son patrimoine.
- La Chambre de commerce de Québec le nomme Grand Québécois dans le secteur social pour l’année 2008.
- Centraide Québec – Chaudière-Appalaches lui décerne le Grand Prix de la solidarité pour le secteur culturel, lors du Grand brunch de la solidarité, le 6 avril 2008.
- L’Ordre des urbanistes du Québec a créé le Prix Jean-Paul L’Allier qui est remis chaque année à un élu qui s’est distingué par sa vision, son leadership et ses réalisations en urbanisme et en aménagement du territoire.