Cracovie, Pologne

Informations générales

Secrétariat régional

Statut administratif

Chef-lieu de la voïvodie Małopolskie, centre métropolitain de l’agglomération cracovienne et métropole européenne importante

Centre historique de Kraków

Année d'inscription

1978

Fonction historique

Ancienne capitale du pays et siège des rois polonais. Au Moyen-âge, l’un des hauts lieux administratifs et commerciaux européens, centre religieux, culturel, scientifique et artisanal important.

Lieu et site

Cracovie est située dans le Sud de la Pologne, sur la Vistule (le plus grand fleuve polonais), à l’intersection du Plateau Krakowsko-Częstochowska, de la Vallée Niedziańska, de la Porte Krakowska et de la Vallée Sandomierska.

Morphologie urbaine

La charte municipale selon le droit de Magdeburg, accordée à Cracovie en 1257, indiquait un nouveau schéma urbaniste avec la Grand-Place centrale dont les rues partaient en échiquier. C’est la plus grande place de l’Europe médiévale : chacun de ses côtés a 200 m de long. Elle conserve cette forme jusqu’à l’heure actuelle et elle est toujours le cœur de la ville. En 1978, la Grand-Place et l’échiquier des rues qui l’entourent ont été inscrits sur la première liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, et en 2005, elle a occupé la première place au palmarès des meilleures places du marché du monde entier, élaboré par l’organisme Project for Public Space.

En 2010, un itinéraire touristique a été inaugurée sous la plate-forme de la Place par 4 mètres de profondeur, recourant aux techniques multimédias de pointe et qui présente notamment les vestiges d’un bourg médiéval, des fragments de bâti datant de l’époque de Boleslas le Pudique et Casimir le Grand, ainsi que près de 700 objets d’usage quotidien.

C’est jusqu’à l’heure actuelle que se sont conservées : la Halle aux Draps située au centre de la place (halle commerciale médiévale, l’un des monuments polonais les plus identifiables et le passage commercial cracovien le plus populaire), la petite église romane Saint-Adalbert, la tour vestige de l’hôtel de ville démantelé au XIXe siècle et l’église Notre-Dame avec ses deux tours élancées qui dominent la ville. Depuis plus de six cents ans, une fanfare sonne à toutes les heures sur la tour la plus haute de Notre-Dame (surnommée « Tour à la fanfare », en polonais « Hejnalica »). Le trompettiste joue la fanfare, tourné successivement vers les quatre points cardinaux.

Plusieurs centaines de cafés, pubs et restaurants se trouvent actuellement dans le périmètre de la Grand-Place.

La cité médiévale était entourée d’un ensemble de fortifications dont se sont conservés jusqu’à nos jours la Barbacane et des fragments de remparts avec la Porte Saint-Florian et quelques beffrois. Les remparts, les remblais de défense et les fossés ont été remplacés au XIXe siècle par un parc unique dans son genre : « Planty » de Cracovie dont l’enceinte entoure la partie la plus ancienne de la cité tout comme les fortifications de naguère.

Les touristes s’extasient toujours à voir la Route royale : ce trajet historique qui mène de la porte principale de Cracovie (appelée Porte Saint-Florian) au château royal sur la colline de Wawel et qui était parcourue par les rois polonais lors de leur entrée solennelle dans la ville, mais aussi à l’occasion des sacres et cérémonies d’obsèques. Également les personnes en situation de handicap peuvent en découvrir les charmes grâce au projet « La Route Royale pour les visiteurs en situation de handicap ». Dans le cadre de ce projet, des maquettes tactiles ont été installées dans douze endroits au centre de Cracovie : elles représentent les monuments majeurs de la ville, notamment la Barbacane, la basilique Notre-Dame, la Halle aux Draps, les églises Saint-André et Saints-Pierre-et-Paul, ainsi que la colline de Wawel. Les maquettes sont dotées de descriptions des monuments en braille (versions polonaise et anglaise) et les socles supportant les maquettes ont été conçus de manière à permettre aux personnes en fauteuil roulant de s’approcher des sculptures le plus près possible.

Le quartier de Kazimierz, jadis une ville à part, captive par son ambiance inédite : c’est un lieu unique ou coexistèrent pendant des siècles deux cultures : juive et chrétienne. Cet espace abrite des monuments du judaïsme d’importance universelle, mais, surtout, il bat son plein avec ses marchés aux puces et foires des œuvres d’art, ses bistrots, pubs et restaurants de charme où retentit en direct une musique vivante. On est intrigué par Nowa Huta, la réalisation la plus entière et intéressante des desseins d’architectes de l’époque du réalisme socialiste. Le quartier de Podgórze nous tente avec ses terrains verts, son ambiance mystérieuse et intime à la fois et ses musées modernes. On y accède directement du quartier de Kazimierz en traversant la Vistule sur le pont piéton et cycliste qui porte le nom du Père Laetus Bernatek.

En 2004, la partie la plus ancienne de Nowa Huta a été inscrite dans le registre des monuments de Cracovie. Actuellement, les autorités municipales sollicitent l’inscription de Nowa Huta sur la liste mondiale de l’UNESCO.

Critères d’inscription

Critère (iv): Le centre historique de Cracovie a été inscrit sur la liste de l’UNESCO en vertu du critère IV en tant qu’exemple des plus remarquables d’un ensemble architectural urbain. La Vieille Ville de Cracovie est un trésor exceptionnel d’œuvres d’art, de bâtiments et de souvenirs historiques. C’est dans le périmètre de la Vieille Ville que sont situées les plus anciennes et importantes des plus de cent églises cracoviennes, ainsi que de nombreux hôtels particuliers, palais et immeubles bourgeois. Plus de 1150 monuments de Cracovie, représentants de presque toutes les époques et des styles d’architecture du Moyen-âge à l’époque contemporaine sont inscrits dans le registre des monuments.

Repères historiques

  • 1257 − Le prince Boleslas le Pudique accorde à Cracovie la charte municipale.
  • 1320 − Le sacre de Ladislas le Bref et de son épouse Hedwige a lieu : c’est le premier sacre à Cracovie après la réunification de l’État à l’issue du démembrement féodal. Depuis, jusqu’en 1734, Cracovie est le lieu des sacres des rois de Pologne.
  • 1333-1370 – Règne du roi Casimir le Grand, mécène des arts et protecteur des sciences. Il fonde deux villes nouvelles : Kazimierz et Kleparz, actuellement quartiers de Cracovie. C’est du temps de son règne que furent érigées les églises gothiques des Pères Franciscains et Dominicains et que fut entamée la construction de Notre-Dame. En 1364, Casimir le Grand met en place l’Académie de Cracovie (la deuxième université la plus ancienne d’Europe centrale, après celle de Prague), devenue l’Université Jagellonne. Parmi ses étudiants, il faut citer les grands Polonais tels que Nicolas Copernic, Jan Kochanowski et le pape Jean Paul II.
  • 1386 − Le grand duc de Lituanie, Ladislas Jagellon, est couronné roi de Pologne. C’est le début du règne de la plus grande dynastie royale polonaise qui durera 200 ans. Sous le règne des Jagellon, Cracovie devient la capitale d’une monarchie qui s’étend au territoire polonais d’origine et aux vastes espaces lituaniens et ruthènes. La cour royale joua un rôle essentiel dans la vie culturelle et artistique. D’éminents humanistes, scientifiques et artistes vinrent à Cracovie d’Italie, d’Allemagne et d’autres pays d’Europe.
  • 1525 − Le Grand-maître de l’ordre des Chevaliers Teutoniques Albrecht Hohenzollern prêta l’hommage féodal au roi Sigismond le Vieux, ce qui était un signe sensible de la puissance de l’État des Jagellon. Cet événement est passé dans l’histoire sous le nom de « l’hommage prussien ».
  • 1596 – Un incendie ravage le château de Wawel. Sigismond III Vasa prend la décision de transférer sa résidence à Varsovie.
  • 1655 − Invasion suédoise en Pologne et conquête de Cracovie.
  • 1702 − Les troupes suédoises occupent et pillent la ville de nouveau pendant la IIIe Guerre du Nord.
  • 1772 – Le premier partage de la Pologne. La partie sud de la Petite Pologne (dont Cracovie) est occupée par l’armée autrichienne.
  • 24 mars 1794 − L’insurrection contre la Russie commence à Cracovie. L’acte d’insurrection est lu et proclamé sur la Grand-Place et son chef, Tadeusz Kościuszko y prête un serment solennel.
  • 1795 − En vertu du traité instituant le démembrement de la Pologne, Cracovie s’est trouvée définitivement sous le règne autrichien. Elle fut incluse plus tard au Duché de Varsovie, instauré en 1807. Après la chute de Napoléon, Cracovie obtient le statut de ville libre (1815-1846).
  • 1831 − Après la défaite de l’insurrection de novembre, Cracovie est la seule à conserver son autonomie. Elle est devenue le symbole de la polonité et la capitale spirituelle du pays. Presque tous les partis politiques fonctionnaient légalement à Cracovie. Des institutions scientifiques et culturelles se sont épanouies : la Société Scientifique Cracovienne a donné naissance à l’Académie des Sciences, en 1818 a été fondée l’Académie des Beaux-arts, et en 1854, la Société des Amis des Beaux-arts.
  • 1849-1914 – L’un des plus grands ensembles de défense de l’Europe de l’époque, la Forteresse Cracovie, est érigé dans le périmètre de la ville avec ses environs.
  • 6 août 1914 − La première Compagnie des Légions, sous le commandement du futur maréchal Józef Piłsudski, part d’Oleandry à Cracovie : c’est une formation destinée à combattre directement les troupes russes, qui intègre le Royaume de Pologne (territoire annexé par l’Empire Russe) pour y déclencher une insurrection antirusse.
  • 1918 − La Pologne ayant recouvré l’indépendance, Cracovie devient un centre important d’administration et des arts. L’industrie cracovienne s’épanouit.
  • 6 septembre 1939 – Cinq jours après le début de la Seconde Guerre mondiale, les troupes nazies entrent dans la ville.
  • 6 novembre 1939 − L’occupant nazi réalise l’opération « Sonderaktion Krakau » qui vise les élites scientifiques universitaires. Les représentants de celles-ci, invités à une conférence dans la salle d’honneur de l’Université Jagellonne, furent arrêtés et transportés en camions dans la prison de la Gestapo, rue Montelupich. La plus grande partie des prisonniers furent déportés ensuite au camp de concentration de Sachsenhausen.
  • 1949 – La construction de Nowa Huta (actuellement un quartier de Cracovie) commence : cela devait être une ville autonome dans le style du réalisme socialiste. Un combinat métallurgique a été mis en place à Nowa Huta.
  • 1974 − Le Conseil des ministres a pris une résolution spéciale relative à la protection des monuments de Cracovie. La résolution reconnaissait que Cracovie était le monument majeur de la culture nationale et du riche passé historique, ayant un immense apport à la création de la pensée politique, culturelle et sociale polonaise et une ville qui abritait des monuments et des œuvres d’art des plus précieuses à l’échelle nationale et européenne.
  • 1978 − Le centre historique de Cracovie qui embrasse la Vieille Ville dans l’enceinte du parc « Planty » et le bâti de la colline de Wawel, la ville de Kazimierz et le faubourg Stradom, sont inscrits sur la première liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
  • 2000 – Cracovie obtient le titre prestigieux de capitale européenne de la culture.

Source : https://whc.unesco.org/fr/list/29

Mines royales de sel de Wieliczka et Bochnia

Année d'inscription

1978

Fonction historique

Illustre les étapes historiques du développement des techniques minières en Europe, du XIIIe au XXe siècle

Lieu et site

Le filon géologique de sel gemme de Wieliczka et Bochnia a été exploité continuellement depuis le XIIIe siècle. Cette activité industrielle majeure, la plus ancienne d’Europe, disposait d’un statut royal. Il s’agit d’un bien en série composé des Mines de sel de Wieliczka et de Bochnia et de la Saline-château de Wieliczka. Les Mines de sel de Wieliczka et de Bochnia illustrent les étapes historiques du développement des techniques minières en Europe, du XIIIe au XXe siècle : les deux mines forment des centaines de kilomètres de galeries avec des œuvres d’art, des chapelles souterraines et des statues sculptées dans le sel, offrant un fascinant pèlerinage dans le passé. Les mines étaient administrativement et techniquement gérées par la Saline-château de Wieliczka, qui date de la période médiévale mais a été plusieurs fois reconstruite au cours de son histoire.

Morphologie urbaine

Ce bien en série est constitué des trois composantes formant historiquement une entreprise royale, les Salines de Cracovie : mine de sel de Wieliczka, la mine de sel de Bochnia et le Château des salines de Wieliczka. Les deux mines présentent la diversité minière, technique et artistique de l’ensemble, ainsi que la complétude du témoignage de la mise en œuvre historiquement ancienne de l’exploitation du sel gemme dans cette région du sud de la Pologne actuelle. Le château des salines de Wieliczka, en charge historiquement de l’administration et de la gestion de la vente du sel au profit des princes et des rois de la Pologne donne une nouvelle dimension à la valeur universelle exceptionnelle de l’ensemble.

Critères d’inscription

Critère (iv) : Les Mines de sel de Wieliczka et de Bochnia illustrent les étapes historiques du développement des techniques minières en Europe, du XIIIe au XXe siècle. Les galeries, les chambres souterraines aménagées et décorées en lien avec les traditions sociales et religieuses des mineurs, les outils et les machines, et la saline – château de l’administration séculaire de l’entreprise apportent un témoignage exceptionnel sur le système sociotechnique de l’exploitation souterraine du sel gemme.

Source : https://whc.unesco.org/fr/list/32

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